Le réseau de transports en commun d’Île-de-France est le deuxième plus dense et le quatrième plus étendu au monde. Dans les dix années à venir, le réseau de métro aura doublé sa taille, avec l’arrivée progressive des lignes 15, 16, 17 et 18. Le réseau de tram sera démultiplié. Quant à celui des de bus, il sera 20 % plus étendu.
Un développement sans précédent qui va nécessiter un budget de fonctionnement adapté. Dans cette perspective, les premières Assises du financement des transports franciliens pour la période 2024-2030 se sont tenues le 23 janvier dernier. Un événement organisé pour penser et concevoir les modalités d’un financement pérenne des mobilités collectives en Île-de-France, réunissant une multitude d’acteurs du monde des transports (responsables politiques, experts, associations d’usagers). Bruno Bernard – président de la Métropole de Lyon et premier vice-président du GART – et Philippe Tabarot – sénateur des Alpes-Maritimes et ancien administrateur du GART – ont participé à cette journée d’échanges.
Sur cette question du financement des transports en commun franciliens, Île-de-France Mobilités a présenté, le 20 janvier 2023, tous les éléments à savoir (fonctionnement, acteurs du financement, rôle). Panorama de ce qu’il faut retenir.
Comment fonctionnent les transports en commun ?
Pour que le réseau soit opérationnel, Île-de-France Mobilités opère des contrats avec des opérateurs de transport (SNCF, RATP, Transdev, Keolis, Lacroix Savac…) rémunérées pour assurer l’entretien, l’exploitation et la modernisation des lignes, ainsi que la sécurité des passagers et la mise en place des différents services en gare. En 2022, ces contrats de fonctionnement s’élevaient à 10,485 milliards d’euros.
Qui participe au financement ?
L’investissement de plusieurs acteurs permet au réseau régional de trouver son équilibre financier.
Les employeurs : 48 %
Les employeurs publics et privés (de plus de 10 salariés) installées en Île-de-France sont les principaux contributeurs et représentent 48 % des financements totaux d’Île-de-France Mobilités. Ils participent au fonctionnement du réseau à travers :
- le versement mobilité : une contribution due par les employeurs privés et publics pour financer les transports et les services de mobilité ;
- le remboursement : les employeurs sont dans l’obligation de rembourser à hauteur de 50 % les titres de transport de leurs salariés et peuvent aller jusqu’à 75 %.
Les voyageurs : 33 %
En finançant le réseau à hauteur de 33 %, les voyageurs représentent la deuxième source de financement des transports en commun franciliens via l’achat des différents abonnements (Navigo annuel et mois et Imagine R) et des tickets T+.
Les concours publics : 15 %
Il s’agit des aides financières attribuées sous forme de contributions, d’actions sociales, de donations, de compensations ou de subventions par les institutions publiques. La Région Île-de-France, la Ville de Paris et des départements contribuent ainsi, tous ensemble, à 15 % du budget annuel.
L’État : 2 %
L’État subventionne les transports en commun à travers des aides et des subventions d’équilibre qui correspondent à 2 % du budget d’Île-de-France Mobilités.
Le reste : 2 %
Une dernière partie – environ 2 % environ – provient des recettes générées par les publicités affichées (sur les quais, dans les transports, aux arrêts de bus, sur les quais), par des contraventions et différentes taxes.
Quel est le vrai prix du Passe Navigo ?
Cet écosystème pluriel de financement permet à Île-de-France Mobilités de proposer des tarifs préférentiels et des aides financières donnant ainsi accès au plus grand nombre aux transports en commun. Il offre également la possibilité au réseau de se moderniser et de s’orienter vers des énergies et des matériaux plus durables.
Enfin, il est à noter que ces financements permettent à tous les voyageurs de ne payer qu’une partie de leur titre de transport. En effet, le coût réel du Passe Navigo mensuel, c’est-à-dire sans aides, subventions ou financements extérieurs que celui de l’usager, serait de 253,94 euros au lieu des 84,10 euros par mois facturés aux Franciliens.