Dans sa feuille de route « Néo Terra » dédiée à la transition écologique et énergétique, la Région Nouvelle-Aquitaine s’est fixé des objectifs ambitieux en matière de développement des mobilités propres pour tous. La Région a l’ambition de verdir sa flotte de TER à l’horizon 2030, l’électrification totale du réseau ferroviaire néo-aquitain n’étant pas réaliste financièrement à moyen terme. De son côté, le groupe SNCF prévoit la fin des matériels diesels en 2035.
43% du réseau ferré français n’est pas électrifié et, sur le territoire, ce sont près de 4 900 locomotives, locotracteurs et motrices diesel (transport passagers ou fret) qui circulent chaque jour.
Dans ce contexte, la Région Nouvelle-Aquitaine, GRDF, SNCF Voyageurs et Ferrocampus s’associent pour verdir le transport ferroviaire à des coûts acceptables et en tenant compte d’une infrastructure insuffisamment électrifiée (62% contre 55% en moyenne nationale), avec le développement de la solution BioGNV.
Le carburant BioGNV, une alternative « bas carbone »
Le carburant BioGNV présente des avantages environnementaux en réduisant de manière significative les émissions de polluants locaux et de CO2. Il est de plus en plus décarboné dès lors que le biométhane issu des unités de méthanisation (déchets de l’agriculture, de l’industrie agro-alimentaire, biodéchets, des stations d’épuration…) est injecté dans les réseaux. Première région agricole d’Europe, la Nouvelle-Aquitaine s’est notamment fixé l’ambition d’atteindre 30% de gaz vert d’ici 2030 et 100% d’ici 2050.
3 études en faveur de la poursuite de l’expérimentation
Différentes études ont engagé la Région et SNCF Voyageurs Nouvelle-Aquitaine à poursuivre le travail sur cette option technologique de décarbonation tout en y associant Ferrocampus.
En 2019, les aspects techniques, environnementaux et financiers ont été étudiés pour donner une première idée de la faisabilité technique d’une telle transformation. La Région Nouvelle-Aquitaine a manifesté son intérêt pour cette solution de verdissement et souhaite l’étudier pour la remotorisation des 53 exemplaires ATER X73500, autorails à traction thermique diesel et à transmission hydraulique.
En 2021, SNCF a financé une étude approfondie sur la faisabilité de cette option de verdissement. Cette étude a démontré que les conditions technico-financières n’étaient pas sécurisées à date pour passer à une phase prototype et que l’homologation d’un moteur ferroviaire était un préalable nécessaire.
En 2022, GRDF a financé et mené une étude en lien avec la Région Nouvelle-Aquitaine pour évaluer la faisabilité technique et économique d’une remotorisation de ces autorails avec une alimentation en BioGNV et explorer des cas d’usage de l’utilisation de cette remotorisation sur les lignes actuellement parcourues autour de Limoges et en Corrèze. Cette étude a validé des concepts techniques, fourni une première estimation économique et mis en évidence la capacité de production largement nécessaire de BioGNV sur le territoire néo-aquitain.
Convention quadripartite pour passer à la phase 2 du projet
Après avoir mené ces différentes études, la Région Nouvelle-Aquitaine, GRDF, SNCF Voyageurs et Ferrocampus ont acté le lancement de la phase 2 du projet. Cette étude a pour objectif d’approfondir les aspects techniques, économiques et réglementaires de la transformation des autorails de la série ATER X73500 et de définir les conditions de réalisation d’un démonstrateur. Ce projet d’adaptation de rames avec une motorisation BioGNV constitue une innovation majeure en matière de décarbonation, et dont les résultats seront présentés d’ici la fin de l’année 2023.