Une dynamique collective pour faire progresser le covoiturage

    S’inscrivant dans le cadre de l’Observatoire du covoiturage, la DGITM, l’ADEME et le Cerema ont organisé la première édition de la Journée nationale du covoiturage le 9 avril 2025, avec la participation du GART. À cette occasion, près de 190 participants représentants de collectivités, experts, opérateurs, bureaux d’études et associations se sont réunis à l’Académie du Climat pour partager les bonnes pratiques autour du covoiturage courte distance et imaginer les solutions de demain.

    En introduction de la journée, le Secrétariat général à la planification écologique a insisté sur les enjeux climatiques auxquels nous sommes confrontés et a réaffirmé le rôle important du covoiturage dans la décarbonation des mobilités. La DGITM a rappelé les dispositifs nationaux mis en place au travers du plan national covoiturage (primes de 100 euros pour les nouveaux conducteurs, subventionnements, fonds verts) et en a tiré un premier bilan. Issus de leur enquête, l’ADEME et le CEREMA ont présenté les premières analyses approfondies de la pratique du covoiturage informelle et intermédiée à l’échelle nationale.

    En fin de matinée, Alain Jund, vice-président du GART délégué mobilités actives et partagées, a introduit la table ronde réunissant la Métropole de Lyon et SYTRAL Mobilités, l’Eurométropole de Strasbourg, Île-de-France Mobilités et l’Agence Écomobilité Savoie Mont-Blanc. Cette table ronde a permis de mettre en valeur les leviers d’action des collectivités et les atouts du covoiturage pour renforcer l’offre de mobilité d’un territoire.

    Alain Jund et Jean-Charles Kohlhaas, premier vice-président de SYTRAL Mobilités, ont insisté sur la nécessité de penser les politiques de mobilité dans une logique de complémentarité, en dépassant les frontières administratives de l’autorité organisatrice de la mobilité (AOM) principale. Cela nécessite une bonne collaboration des décideurs publics (région, métropole, EPCI, communes). La mobilité dans les territoires périurbains est, en effet, très dépendante de la voiture avec des taux d’usages pouvant atteindre plus de 80% des parts modales, d’autant plus en l’absence d’offre de transport alternative et attractive.

    Alain Jund a proposé de donner un avantage compétitif au covoiturage par l’accès à des voies réservées. Lors son intervention, le vice-président de l’Eurométropole de Strasbourg a également souligné l’importance d’un engagement renforcé des employeurs ainsi qu’une meilleure coordination pour optimiser les déplacements domicile-travail de leurs salariés, notamment dans les zones d’activités où le covoiturage peut constituer un vrai levier. Il a par ailleurs insisté sur les besoins de financement pour les AOM afin d’étendre la diffusion des offres de mobilités aux zones peu denses.

    Jean-Charles Kohlhaas a mis en avant l’exemple lyonnais où le covoiturage permet, à certains endroits, un service à haut niveau de fréquence bien moins cher qu’un service conventionné. L’objectif étant d’aboutir à un « MaaS physique », avec une transformation progressive d’un point d’arrêt de transport en commun en un point d’arrêt multimodal offrant plusieurs services de mobilités (cars, bus, covoiturage, vélo). Il a conclu sur la nécessité d’accompagner le changement de comportement afin que les conducteurs ne restent pas dépendants de leur véhicule.

    Au travers de six ateliers collaboratifs, l’après-midi a permis aux participants d’imaginer les solutions pour développer le covoiturage : collaboration employeurs-collectivités, importance de la donnée pour la mesure et l’évolution des pratiques, voies réservées, lignes de covoiturage, stationnement, incitations financières, sensibilisation par la conduite du changement… Ces thématiques ont été au cœur des débats pour faire avancer ce mode de transport plus écologique.

    16 avril 2025 – Crédits : GART / Adobe Stock