Le 19 novembre, en présence de Ségolène Royal, ministre de l’Environnement, de l’Energie et de la Mer, Brest a mis en service son téléphérique.
Premier du genre en France, il est intégré à l’offre existante de transport en commun.
Il permet de relier les deux rives de la Penfeld et surtout de créer une liaison directe avec le plateau des Capucins, presqu’île urbaine au cœur de Brest où habitats, développement économique, loisirs et culture cohabiteront prochainement.
La concertation publique
L’information et la concertation ont été au cœur de la préoccupation de Brest Métropole depuis le lancement du projet : dossier de présentation consultable pendant deux mois, réunions thématiques, réunions publiques puis enquête publique ont rythmé le projet depuis 2012.
Une offre intégrée au réseau de transports en commun
Le téléphérique est intégré au réseau de transport public de Brest Métropole. Avec un titre de transport unique le passager pourra utiliser indifférement et consécutivement le bus, le tram et le téléphérique.
Le trajet entre les deux stations est long de 420 mètres et dure 3 minutes. La durée d’attente entre deux cabines est de 5 minutes. Il fonctionnera 358 jours par an soit plus de 6000 heures sur l’année, avec une amplitude horaire journalière de 17 heures (de 7h30 à 0h30) et pourra transporter 1850 passagers par jour, soit 675 000 passagers par an.
Accessibilité
Dans le cadre de la démarche de concertation, tous les types de handicap ont été traités afin de rendre le téléphérique accessible à tous. Les cabines ont été conçues en concertation avec les associations de personnes en situation de handicap pour accueillir les fauteuils roulants. Dans le téléphérique tous les messages sont doublés en visuel et en sonore. Des formulations simples sont privilégiés et des barres de maintien ont été ajoutés.
Les caractéristiques techniques
Le téléphérique de Brest n’est pas seulement une innovation dans son usage de transport urbain mais aussi dans sa conception.
- Le système saut de mouton à câble
Le système repose sur un nouveau type d’appareil : le SDMC, Saut De Mouton à Câble. Les cabines ne se croisent pas l’une à côté de l’autre mais l’une au dessus de l’autre, réduisant l’envergure du système et des stations et donc l’emprise au sol.
- Les cabines
Les cabines sont au nombre de 2, identiques sauf en ce qui concerne les suspentes. La cabine de la voie haute roule sur des câbles porteurs espacés de 3m30, la cabine de la voie basse, sur des câbles porteurs espacés de 6m30.
Les cabines mesurent 5m60 de long, 3m de large, 3m de haut, la surface au sol est de 13m²(un demi bus). Elles pèsent chacune 2100kg à vide et peuvent embarquer chacune 40 personnes en mode normal ou 60 personnes en mode événement.
Elles disposent de 11 places assises et 7 semi-assises. Le squelette est en aluminium, la cabine est ceinturée en haut et en bas de 2 anneaux de leds à la couleur changeante. A bord, il y a 2 écrans d’information Bibus (les mêmes que dans les bus et tramways), une caméra et un dispositif de phonie pour communiquer avec l’opérateur.
En voyage, les cabines sont alimentées en énergie par des batteries qui se rechargent lors des arrêts en station.
- Une innovation dans le vitrage « Smartglass »
Au départ de la traversée depuis la rive gauche, une partie de la paroi interne côté nord s’occultera pendant quelques secondes. Ce système permettra d’éviter les vues intrusives de quelques bâtiments situés en zone militaire. Le procédé appelé » Smartglass » consiste à activer des cristaux liquides par impulsion électrique dans l’épaisseur même du verre feuilleté. Il a été développé spécifiquement pour le téléphérique brestois, la prouesse étant d’utiliser un tel procédé dans un verre courbe.
Brest, site pilote pour accompagner l’évolution réglementaire
Parallèlement au chantier du téléphérique brestois, un chantier législatif et réglementaire s’ouvrait pour permettre l’émergence du câble en ville. Brest a ainsi été à l’initiative avec le GART, Toulouse, Grenoble, le Val de Marne et les services de l’Etat, de la création d’un groupe de travail en vue de faire évoluer les textes. Cela a permis d’instaurer notamment les servitudes d’intérêt publique (SUP) de libre survol et d’adapter les règles techniques des téléphériques au contexte urbain.