Alors même que les réseaux de transport public ont largement participé au maintien des services publics pendant la période de confinement, les conditions du déconfinement laissent penser que, si l’offre de mobilité va rapidement retrouver son niveau d’avant la crise, la fréquentation mettra, quant à elle, de très nombreux mois avant de retrouver son niveau antérieur. Les collectivités locales vont donc faire face, très rapidement, à un déficit de ressources qui va se chiffrer, à la fin de l’année en cours, à près de deux milliards d’euros en termes de versement mobilité et à plus deux milliards d’euros pour ce qui est de la baisse des recettes tarifaires.
Face à la gravité de cette situation financière, les élus du GART ont adressé un courrier, le 20 mai 2020, au président de la République. Ce courrier met en exergue quatre exemples représentatifs et chiffrés de collectivités – Île‐de‐France Mobilités, Syndicat Mixte des Mobilités de Touraine, Syndicat des Mobilités Pays Basque‐Adour, Syndicat intercommunal de transport urbain Tout’en bus – devant faire face à ces difficultés financières.
La conséquence financière directe pour Île‐de‐France Mobilités
Sans évolution de sa situation financière, Île‐de‐France Mobilités ne sera plus en mesure, à compter de la fin août, de s’acquitter de sa contribution auprès de ses opérateurs.
La conséquence financière directe pour le Syndicat Mixte des Mobilités de Touraine
À minima, le Syndicat Mixte des Mobilités de Touraine perdra plus de 20 % de son budget annuel de fonctionnement alors que sa contribution auprès de son opérateur se monte à 66 millions d’euros en situation normale.
La conséquence financière directe pour le Syndicat des Mobilités Pays Basque‐Adour
En résumé, la crise du Covid‐19 devrait entraîner une perte de ressources de 6,2 millions d’euros (près de 10% des ressources annuelles 2020).
La conséquence financière directe pour le Syndicat intercommunal de transport urbain Tout’en bus
Cette AOM a d’ores et déjà annulé l’ensemble des investissements prévus pour 2020 (parkings de covoiturage, achat de vélos à assistance électrique, développement de l’autopartage) et est également très inquiète quant au niveau d’offre de transport qu’elle sera en mesure de proposer pour la prochaine rentrée scolaire.
Avant la crise, le versement mobilité représentait le tiers des ressources pour financer le transport du quotidien en Île-de-France et près de la moitié en province. Cette ressource est vitale pour les autorités organisatrices de la mobilité et il n’y a pas d’autre issue que d’en compenser intégralement la baisse qui est directement la conséquence de la crise sanitaire.
Lire le courrier adressé au président de la République