Le premier train régional hybride électrique/thermique/batterie a circulé en régime d’essais en avril dernier sur les lignes Toulouse-Mazamet et Toulouse-Rodez. L’objectif était d’observer le comportement de la rame hybride avec des profils réels de ligne et suivant les horaires d’une desserte en service commercial.
Il s’agit du premier projet d’hybridation d’un train Régiolis en France. Il a été lancé en 2018 par le Groupe SNCF et Alstom, avec la mobilisation et la participation financière des Régions Occitanie, Grand Est, Nouvelle-Aquitaine et Centre-Val de Loire, et la mise à disposition par la Région Occitanie d’une rame de son parc liO.
L’hybridation de la rame Régiolis a consisté à remplacer la moitié des moteurs thermiques par des systèmes de stockage d’énergie composés de batteries lithium-ion. Une voiture de la rame a également été équipée temporairement d’un laboratoire et de capteurs permettant de mesurer les flux d’énergie du train. Ainsi, équipée de ses deux systèmes de stockage d’énergie et de sa voiture laboratoire, la rame a démarré ses essais au second semestre 2021. Une phase de mise au point statique et dynamique jusqu’à 60 km/h s’est déroulée à Reichshoffen pour vérifier le fonctionnement du train et tester son mode de traction hybride. Les tests se sont ensuite poursuivis sur l’anneau de Vélim, en République Tchèque, avec les essais de validation et de certification jusqu’à 160 km/h. Tous les nouveaux modes de traction du train ont ainsi pu être testés à la vitesse d’exploitation de ces matériels et les modèles de simulation de parcours ont pu être validés. Le taux de récupération de l’énergie au freinage, servant à recharger les batteries, atteint un niveau très élevé, supérieur à 90%, permettant une économie d’énergie jusqu’à 20%, en fonction du parcours. Le mode « zéro émission » en autonomie sur batteries est prévu pour faire circuler le train sur quelques kilomètres sans devoir recourir aux moteurs thermiques, une fonctionnalité qui peut être utile pour des parcours décarbonés en agglomération. Sur les lignes non-électrifiées, le train régional hybride conserve l’autonomie du modèle initial jusqu’à 1 000 kilomètres.
Les derniers essais sur le réseau ferré national ayant eu lieu en avril 2023, SNCF Voyageurs doit désormais présenter le dossier d’admission à l’Etablissement public de sécurité ferroviaire (EPSF) en vue de l’obtention des autorisations nécessaires à son exploitation commerciale. Cette période sera aussi mise à profit par SNCF Voyageurs pour préparer la mise en opération de la rame sur les différents territoires (plan de circulation, formation des personnels…).
Le démarrage du service commercial expérimental est programmé fin 2023 en Occitanie, notamment sur les lignes Mazamet-Toulouse et Rodez-Toulouse. La rame modifiée circulera ensuite durant l’année 2024 dans les territoires des régions Nouvelle-Aquitaine, Grand Est et Centre-Val de Loire.
Le déploiement industriel de la solution d’hybridation sur les autres rames Régiolis bi-modes reste à préciser et pourrait commencer dès que les Régions l’auront décidé.
Répartition du budget total de 16,85 M€
- 3,8 M€ engagés par SNCF
- 3,8 M€ engagés par Alstom
- 3 M€ engagés par chacun des Régions suivantes : Occitanie, Nouvelle-Aquitaine et Grand Est
- 250 000 € engagés par la Région Centre Val de Loire