Les Intermobil-Idées incarnent cet état d’esprit du « pas de côté » et sa troisième édition qui s’est tenue les 20 et 21 novembre 2024 n’a pas dérogé à la règle. Ce rendez-vous attendu du GART a souhaité aborder un nouvel enjeu de prospective : « Comment concilier intelligence territoriale et science comportementale pour un report modal réussi ? » Une équation à laquelle ces deux jours d’échanges ont apporté des clés de compréhension devant une cinquantaine de directeurs Transport adhérents réunis pour l’occasion.
L’événement s’est ouvert par une présentation du programme de travail 2025 de l’association et des principaux axes de la réorganisation engagée par le directeur général, Alexandre Magny, depuis le 1er juin 2024.
Les échanges se sont poursuivis avec une prise de parole de Bernard Soulage, président du Conseil scientifique du GART, qui a dressé un panorama des travaux engagés par l’instance. Des travaux de recherche qui portent actuellement leur orientation sur l’enjeu de l’intermodalité.
Parmi les personnalités amenées à partager leurs points de vue à l’occasion de ces Intermobil-Idées, Jean Coldefy. L’ingénieur de formation et expert reconnu des questions de mobilité a livré sa vision sans tabous sur un certain nombre d’enjeux : le report modal, les seuils d’efficacité économique, la place du vélo dans la chaine de mobilité… Face à des ressources rares publiques (quota d’émissions de CO2, espace en ville, fonds publics) et privées (temps et argent), il a insisté sur la nécessite d’engager une réforme territoriale afin de mieux coordonner le triptyque « mobilité, urbanisme et aménagement du territoire ».
Cette première journée s’est poursuivie avec une table ronde consacrée à l’intelligence territoriale au service de la mobilité. Plusieurs initiatives réussies ont été présentées en retour d’expériences :
– le Réseau express métropolitain européen, un projet de mobilité pensé dès 2018 et fruit d’une concertation entre l’Eurométropole de Strasbourg et la Région Grand Est ;
– les effets positifs de la gratification du covoiturage (gratuit pour les passagers et indemnisé pour les conducteurs) sur sept territoires de la Savoie, incitant à un usage raisonné de la voiture ;
– la réussite du transport à la demande mutualisé, conçu en collaboration avec les autorités organisatrices de la mobilité rurales au sein du syndicat mixte SRU Hauts-de-France Mobilités.
La seconde journée des Intermobil-idées s’est articulée autour de deux temps forts. Henri Bergeron, sociologue et enseignant-chercheur à Sciences Po Paris, a présenté les fondements des sciences comportementales et le cadre d’action dans lequel elles prennent tout leur sens.
Cette introduction a posé les bases pour la table ronde « Savoir combiner intelligence comportementale et intelligence numérique ». Les intervenants ont convergé leurs échanges sur le cas des véhicules en libre-service. Un exemple concret d’un service de mobilité qui redéfinit les politiques publiques de mobilité. En s’intégrant au sein d’infrastructures publiques comme les routes, les trottoirs ou les stations dédiées, ces véhicules deviennent des ressources collectives accessibles à tous. Les intervenants ont souligné combien ces véhicules réinterrogent les modèles traditionnels de gestion urbaine. Et d’ajouter que le rôle du numérique y occupe une place prépondérante dans la mesure où les applications mobiles, la géolocalisation ainsi que la gestion en temps réel illustrent comment la technologie renforce l’attractivité et l’efficacité de ces services.
Pour sa troisième édition, les Intermobil-idées ont proposé aux adhérents du GART de revisiter les cadres économiques, juridiques et sociaux qui façonnent notre quotidien. Grâce à des échanges riches et des points de vue éclairants, l’événement a offert un contenu original à même d’enrichir les directeurs Transport dans l’exercice de leurs compétences « Mobilité ».
À noter dans vos agendas, l’édition 2025 est déjà sur les rails ! Rendez-vous les 3 et 4 décembre 2025.
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