L’édition 2021 des Rencontres nationales du transport public se prépare. Organisé du 28 au 30 septembre prochain à Toulouse, cet événement attendu des acteurs du secteur aura notamment pour partenaire la région Occitanie. Jean-Luc Gibelin, vice-président mobilités de l’autorité organisatrice de la mobilité régionale, répond aux questions du GIE Objectif Transport Public, organisateur de l’événement aux côtés du GART et de l’Union des transports publics et ferroviaires (UTP).
Avec 5,8 millions d’habitants et une démographie en pleine expansion, la région Occitanie est un territoire attractif et dynamique. Votre réseau de transport liO a été crée en 2018. À quelle problématique de mobilité répond-il ? Comment est-il structuré ?
L’objectif principal du service public régional est bien de développer les mobilités, d’ouvrir des mobilités, de mettre de la cohérence et de la complémentarité dans les mobilités… C’est un droit fondamental, c’est le droit à ne pas être assigné à résidence, c’est une liberté importante ! Nous tenons à la rendre à chacune et chacun en Occitanie ! Le service régional a été construit à partir des équipes départementales, en complémentarité entre les « savoir-faire » liés au ferroviaire acquis depuis le premier transfert et les « savoir-faire » liés au transport routier et scolaire maitrisés jusqu’en 2017 par les conseils départementaux. La démarche a consisté à assembler, à agréger en mode ascendant pour faciliter l’appropriation par les équipes et pour faire région. Aujourd’hui, Lio, le service public régional des transports en commun a quatre volets principaux : le ferroviaire avec la convention Train régional, les transports routiers et les transports scolaires, les pôles d’échanges multimodaux, les transports doux, le plan vélo, les nouvelles mobilités.
La crise sanitaire a touché de plein fouet les acteurs de la mobilité. Comment la région a-t-elle fait face à cette crise sans précédent ? Comment a-t-elle limité l’érosion de la fréquentation sur le transport routier comme sur le transport ferroviaire ?
La région Occitanie a cherché en permanence à être utile aux habitantes et habitants. Nous avons mis en place un système de transport à la demande pour les personnels des établissements sanitaires. Au-delà, nous avons adapté les offres en mettant en place un comité de pilotage hebdomadaire avec les opérateurs ferroviaires et routiers. Plusieurs questionnaires ont été adressés par courriels aux abonnés ferroviaires pour toujours mieux adapter les offres. L’été dernier, nous avons mis en place des offres tarifaires très attractives qui nous ont permis d’être la seule région en progression de fréquentation sur les TER par rapport à 2019… L’augmentation de l’offre et son adaptation, une gamme tarifaire attractive, des conditions de transports modernisées nous ont permis de limiter l’érosion de la fréquentation.
En quoi consiste l’opération « +=0 » qui est en cours d’expérimentation en Occitanie et quel est son objectif ?
Le principe est simple, plus le jeune de 18 à 26 ans circule, moins il paye, jusqu’à la gratuité. Nous considérons que les jeunes ont déjà été victimes de la situation pandémique. Il est vraiment difficile d’être jeune en 2020/2021… Nous sommes convaincus que le report modal est une nécessité et qu’il deviendra une réalité si les jeunes générations se l’approprient. Aussi, nous avons d’abord proposé de tester, en réalité de fonctionnement, avec un panel de 2 000 jeunes volontaires, le futur dispositif. Nous avons reçu en un court laps de temps plus de 3 800 candidatures pour ce panel, ce qui montrait déjà l’intérêt de la mesure. Concrètement, la mesure est la suivante : les cinq premiers allers-retours sont à demi-tarif comme pour tous les 18-26 ans, les cinq voyages suivants ne sont pas payants, les cinq suivants (entre 11 et 15) créditent une cagnotte pour financer les cinq premiers voyages du mois suivant… Plus le jeune voyage, moins il paye, jusqu’à la gratuité. Il s’agit d’une gratuité liée à l’usage régulier des transports en commun ferroviaire, quelles que soient les destinations en Occitanie.
Vous accueillerez les RNTP 2021 du 28 au 30 septembre aux côtés de Tisséo Collectivités. Qu’est-ce que vous en attendez ? Que pourront voir les participants lors de leur venue ?
C’est un honneur pour la région Occitanie de recevoir les Rencontres nationales du transport public. Nous souhaitons que ce soit un temps d’échanges, de partages, de présentations d’innovations. Ce sera un temps fort des mobilités dans une région qui promeut le développement des mobilités. Nous souhaitons que ce soit le moment d’une nouvelle phase des mobilités pour « l’après Covid-19 ». Nous voulons que ce soit aussi le lieu de vulgarisations d’expérimentations comme celles autour des alternatives au diesel classique. À proximité de Toulouse, le Cluster Vélo est une originalité française, l’un des trois au niveau européen. À l’heure des nouvelles mobilités, nous souhaitons que ces entreprises locales puissent trouver dans les RNTP 2021, l’écho et le rayonnement qu’elles méritent. Alors, oui, nous sommes vraiment impatients d’accueillir en Occitanie, les RNTP 2021 pour toujours plus et mieux de mobilités.
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