Pilotée et rédigée par le Cerema, cette nouvelle série de fiches techniques – intitulée « Données de mobilité pour la modélisation des déplacements » – fournit un panorama des données disponibles pour la modélisation. Elles donnent des critères d’analyse de la pertinence d’une source de données en illustrant son mode de collecte, les informations sur la source de données et comment sont traitées ces données (biais connu, intégration dans un modèle…). Issues des objets connectés comme les GPS ou les smartphones, ces nouvelles données permettent de tracer les déplacements de manière moins contraignante pour les usagers que les dispositifs classiques d’enquête en renseignant le détail des itinéraires.
Le document de présentation de la série ainsi que les deux premières fiches techniques éditées présentent d’abord les principes de la modélisation des déplacements afin d’appuyer l’élaboration des politiques publiques de mobilité, à différentes échelles de territoire. Il ne s’agit pas d’une approche destinée à la prévision ou la modélisation dynamique du trafic. Les prochaines fiches proposeront une typologie des données de mobilité en fonction de leurs caractéristiques principales pour la modélisation des déplacements, puis une série de critères pour déterminer les avantages et inconvénients des sources et les conditions d’utilisation.
Fiche chapeau : la construction d’un modèle de déplacement et le choix des données
La première fiche présente la démarche de construction d’un modèle de déplacements, par la collecte de données sur :
- l’offre de transport (réseaux, capacités routières, politique d’arrêt et horaires de transport collectif…) ;
- les générateurs de déplacement (population, emplois, services…) ;
- les mobilités (trafics ponctuels, enquêtes origine-destination (OD), enquêtes ménages déplacement…) ; et de constituer une base de données territoriale structurée à partir de ces informations, initialement disparates.
Ce modèle permet ensuite de dégager, en fonction des besoins, des éléments d’explication des phénomènes observés en sélectionnant des variables d’entrée. Avec l’interpolation, notamment spatiale, des données de calage (ex : débits, vitesses), ce modèle permet d’éclairer les flux. Selon le type de modèle que l’on construit, les données de mobilité n’y seront pas intégrées de la même manière. Le modèle permet aussi de prévoir l’évolution de l’offre et de la demande dans le cadre d’un aménagement.
Fiche n°1 : enquêtes origine-destination
Pour les besoins de la modélisation, des enquêtes sont réalisées auprès des usagers des transports au cours de leurs déplacements, au bord des routes auprès des conducteurs ou dans les transports collectifs. Contrairement aux enquêtes concernant les résidents d’un territoire, elles permettent de cibler les flux passant à un endroit précis du réseau. Les dispositifs d’enquête sont construits de manière à maximiser la représentativité d’échantillon des usagers interrogés par rapport au flux passant au lieu de l’enquête. Nécessairement plus restreintes dans le temps que les enquêtes réalisées auprès des résidents, afin de limiter la gêne occasionnée à l’écoulement des flux, elles ne permettent donc de recueillir qu’un nombre limité de variables. En général, les principales variables recueillies concernent l’identification des origines et des destinations des déplacements. C’est pourquoi on parle le plus souvent d’enquêtes « origine-destination » (OD).
Fiche n°2 : navettes, apport du recensement de la population
Le recensement de la population a pour objectifs le dénombrement des logements et de la population résidant en France et la connaissance de leurs principales caractéristiques : sexe, âge, activité professionnelle, professions exercées, caractéristiques des ménages, taille et type des logements, modes de transport, « déplacements » quotidiens. Les données de cette fiche technique concernent les navettes domicile-travail réalisées par les actifs et les navettes domicile-études réalisées par des personnes inscrites dans un établissement d’enseignement. On parle de « migrations alternantes ». Ces données peuvent être utilisées pour construire une matrice origine-destination. Effectuer un déplacement c’est se rendre d’un lieu à un autre. Faire une navette, c’est effectuer régulièrement l’aller-retour entre deux lieux déterminés. Le recensement de la population mesure un nombre de navettes et non un nombre de déplacements, car ni la fréquence quotidienne, ni la fréquence hebdomadaire des déplacements ne sont observées. Déduire des migrations alternantes une matrice origine-destination sur les déplacements passe donc nécessairement par une modélisation.
Fiches techniques à paraître prochainement :
- Données issues des antennes de la téléphonie mobile
- Données issues des enquêtes spécifiques sur le transport de marchandises
- Enquêtes déplacements auprès des ménages
- Lecture de plaques d’immatriculation de véhicules
- Traces GPS de véhicules
- Traces GPS d’applications smartphone
- Enquêtes de préférences déclarées
- Comptages ponctuels, permanents ou temporaires
- Données billettiques et de péage
- Données des capteurs Bluetooth et Wifi