Transports publics 2018 a fermé ces portes le 14 juin dernier. Ce fut l’occasion pour les participants réunis à la Porte de Versailles (Paris), à l’invitation du GART et de l’UTP, de débattre des grandes thématiques du moment et de découvrir les dernières innovations d’un secteur en pleine ébullition.
Rassemblant élus et techniciens des collectivités, opérateurs et industriels de la mobilité, cette huitième édition s’est ouverte dans le contexte des derniers préparatifs de la future loi d’Orientation des mobilités. Cette dernière viendra, à terme, actualiser l’actuelle loi d’Orientation des transports intérieurs (LOTI) datant de 1982. À ce titre, le GART, par la voix de son président Louis Nègre, a salué la méthode de travail mise en œuvre par le ministère dans une démarche inédite de dialogue renforcé autour de la construction de la loi. « Des dizaines de réunions de concertation entre notre association, la DGITM et le cabinet de la ministre ont été conduites pour aboutir à un texte équilibré ». Et de rappeler la nécessité d’une coordination entre l’État, les collectivités et les opérateurs : « Cette dynamisation ne doit pas cacher l’immense travail du trio État-Collectivités-Opérateurs dans la défense d’un service public des transports à la française, c’est-à-dire un service public qui offre à chacun une offre de qualité, dans tous les territoires de la République, et accessible à tous. »
Cet activisme, le GART le caractérise par des actions particulièrement importantes pour dynamiser durablement la mobilité en France. Au premier chef, la sanctuarisation du versement transport (qui deviendra dans la prochaine loi Versement mobilité). Aux côtés des partenaires engagés, les élus du GART ont ardemment défendu cet impôt jugé indispensable puisqu’il finance près de la moitié du transport public en France.
Par ailleurs, ces trois jours d’événements ont été l’occasion pour l’association de se prononcer en faveur d’un usage accru du vélo dont la part modale n’est que de 3% dans notre pays, loin de la moyenne européenne qui s’élève à 13%.
La question de l’acquisition de véhicules de transport public à faibles émissions et de son soutien financier a également été abordée lors du discours inaugural du président du GART. Un enjeu de santé publique pour Louis Nègre : « La transition énergétique permettra d’améliorer grandement la qualité de l’air dont la médiocrité actuelle est responsable de plusieurs dizaines de milliers de décès chaque année. Le modèle économique de l’industrie des véhicules électriques est encore à trouver et ceci, en particulier, pour les autobus dont le coût total de possession, est près de deux fois plus élevé pour les bus électriques que pour leur version Euro 6. »
Parmi les événements officiels du Salon, l’annonce des prochaines Rencontres nationales du transport public qui se tiendront à Nantes les 1, 2 et 3 octobre 2019. Bertrand Affilé, vice-président de Nantes Métropole et administrateur du GART, s’est réjoui d’accueillir cette 27ème édition au côté de la région Pays de la Loire : « Nous sommes prêts pour penser les mobilités et le transport d’aujourd’hui et de demain. »
Le Salon a également été rythmé par le Congrès GART-UTP (les 12 et 13 juin). Deux plénières stratégiques et quinze ateliers thématiques sont venus répondre aux problématiques du moment : quelles politiques de mobilité pour les zones peu denses ? Comment réussir la mise en œuvre de la tarification solidaire ? Quels grands projets et enjeux territoriaux pour la mobilité en Outre-mer ? Dans le cadre de ces tables rondes, élus et techniciens ont représenté la voix des autorités organisatrices de transport avec pour leitmotiv, leurs retours d’expériences et le partage de bonnes pratiques.
La troisième et dernière journée du Salon s’est concentrée sur le ferroviaire et son avenir. L’ensemble des services publics ferroviaires européens devant s’ouvrir à la concurrence d’ici décembre 2023, quatre tables rondes GART-UTP étaient organisées afin d’aborder les conséquences en termes de gouvernance, de sécurité ou encore de service.
Cette édition 2018 a été une occasion unique de rassembler les décideurs politiques et industriels du secteur. Trois jours de mobilisation pour défendre ensemble la mobilité durable et son modèle économique fragile. Le transport public est à l’orée d’une révolution technologique et des usages, les thématiques abordées lors du Congrès GART-UTP et les innovations présentées dans les allées du Salon l’ont démontré pendant cet événement.
À vos agendas, le rendez-vous est d’ores et déjà pris pour le prochain Salon européen de la mobilité qui se tiendra, toujours à Paris, en juin 2020. Les dates précises seront prochainement communiquées.